Quelle que soit la discipline (art, lettres, histoire, sciences sociales...), nous sommes confrontés à des corpus et à des archives numériques, qu'ils soient numérisés ou nativement numériques. Pour étudier les phénomènes culturels, sociaux, politiques, économiques, nous nous appuyons de plus en plus sur des traces numériques, que celles-ci viennent du web, des réseaux sociaux, des publications numériques ou encore de fichiers rassemblés sur des disques durs. Ce glissement vers le numérique est loin d'être neutre. Il soulève notamment, de manière renouvelée, des questions sur l'origine et la fiabilité des sources, voire sur les conditions juridiques de leur utilisation.
Les corpus et archives numériques entraînent une évolution des méthodes de travail qu'il importe d'examiner à la croisée de questionnements ontologiques et épistémologiques : Quels modes d’accès et de lecture des sources le numérique permet-il face à des corpus soulevant des problèmes de taille ou de contraintes juridiques ? Quels enrichissements possibles ? Pour quels traitements ? Quels sont les apports ainsi que les limites de l’édition numérique de corpus ? Et enfin, quels invariants et particularités observe-t-on en régime numérique face à la diversité des corpus ?
L’ouvrage entend ouvrir des pistes de réflexion à destination des chercheurs, doctorants et étudiants, en faisant dialoguer différentes initiatives et projets de recherche récents dans le champ des humanités numériques. Il propose ainsi divers retours d’expérience pour interroger nos pratiques professionnelles. Que signifie constituer un corpus à l’heure du numérique ? Quelle pluralité et complémentarité d’acteurs retrouve-t-on ? Loin de faire consensus, ces questions portent en elles une définition même de la manière dont la recherche se pratique aujourd’hui.